Qu’est-ce qu’un prolapsus ?
Le prolapsus, ou descente d’organe, est une affection dans laquelle un ou plusieurs organes du bassin (vessie, rectum, utérus, intestin…) glissent de leur position normale et exercent une pression vers la paroi vaginale. Il se produit lorsque les muscles et les ligaments du plancher pelvien sont endommagés ou trop affaiblis pour maintenir correctement ces organes en place.
Le prolapsus est relativement fréquent après 40 ans, surtout chez les femmes ayant eu plusieurs enfants. Il n’est pas dangereux pour la santé mais peut affecter la qualité de vie s’il n’est pas pris en charge médicalement.
Symptômes fréquents d’un prolapsus
Les signes varient selon la gravité du prolapsus, mais les plus courants sont :
- Sensation de lourdeur ou de pression dans le bas-ventre ou le vagin
- Gêne ou sensation de boule dans le vagin
- Incontinence urinaire ou difficultés à uriner
- Constipation ou évacuation incomplète
- Douleurs pendant les rapports sexuels
- Douleurs lombaires
Les différents types de prolapsus
Selon l’organe concerné, on distingue :
- Cystocèle : descente de la vessie vers la paroi antérieure du vagin
- Rectocèle : affaissement du rectum contre la paroi postérieure du vagin
- Prolapsus utérin : glissement de l’utérus dans le vagin, voire à l’extérieur
- Entérocèle : descente de l’intestin dans la cavité vaginale
Par ailleurs, il existe 5 stades, en fonction de la gravité de la descente de l’organe. La classification va du stade 0 (aucun prolapsus) au stade 4 (prolapsus total, lorsque l’organe sort complètement du vagin).
Quelles sont les causes du prolapsus ?
Les facteurs qui favorisent l’apparition d’un prolapsus incluent :
- les accouchements par voie basse, en particulier multiples ou difficiles
- la ménopause avec la perte d’élasticité des muscles due à la baisse des oestrogènes
- les activités physiques intenses
- le port de charges lourdes
- la toux chronique
- la constipation chronique
- le surpoids ou l’obésité
- les antécédents familiaux de faiblesse du plancher pelvien
L’intérêt d’une consultation médicale
Un prolapsus n’est pas une urgence médicale, mais il peut grandement altérer la qualité de vie.
Aussi, en cas de gêne ou de symptômes suspects, consultez un professionnel de santé. Des solutions efficaces existent : exercices de renforcement, port d’un pessaire ou encore la chirurgie pour les cas les plus sévères. Ainsi, si vous ressentez des symptômes, même minimes, parlez-en rapidement. Plus le traitement débute tôt, plus il est efficace.
Pourquoi la rééducation périnéale ?
Tout d’abord, la rééducation périnéale joue un rôle essentiel dans la prévention, le soulagement et parfois même dans le traitement de la descente d’organe. Elle vise à renforcer le plancher pelvien. En effet, les exercices ciblés tonifient les muscles, ce qui permet de mieux soutenir les organes internes.
Elle aide à prévenir l’apparition d’un prolapsus chez les femmes après les accouchements ou au moment de la ménopause.
Elle peut être débutée en prévention (après un accouchement, à la ménopause ou dès les premiers signes), après un diagnostic de prolapsus léger ou modéré, ou en post-opératoire (pour maintenir les effets de la chirurgie).
Les techniques de rééducation périnéale utilisées
La rééducation périnéale est très efficace pour prévenir les troubles urinaires et le prolapsus. Plusieurs techniques peuvent être mises en place :
- Les exercices de Kegel : exercices de contractions/relâchements volontaires du périnée.
- L’électrostimulation : stimulation électrique douce grâce à une sonde périnéale pour renforcer les muscles au premier stade d’un prolapsus.
- Le biofeedback : visualisation des contractions musculaires sur un écran afin de prendre conscience des muscles en jeu.
- L’éducation posturale et respiratoire pour apprendre à éviter les pressions intra-abdominales inutiles.
La rééducation périnéale est particulièrement utile aux stades précoces, mais reste bénéfique même en complément d’un pessaire. Ce dernier, inséré dans le vagin, offre un soutien temporaire ou durable et permet, le plus souvent, de retarder une intervention chirurgicale. Cependant, il nécessite un ajustement et un suivi régulier par un professionnel de santé formé (urologue, gynécologue, sage-femme, kinésithérapeute, infirmière).